Expropriations à Auriol : des pratiques surprenantes ! [Vidéo]

Intervention de Véronique Miquelly pour le groupe Auriol Ensemble.

(Délibération n°2 du conseil municipal du 23 décembre 2009.)

 
Il y a des moments dans la vie publique où un dossier vient cristalliser l’ensemble des raisons qui peuvent nous amener à nous investir dans cette vie publique. En ce qui me concerne, je crois que ce dossier est un exemple véritable. Il ne s’agit pas pour moi de polémiquer mais je crois qu’il y a dans ce dossier, à peu près tout ce que l’on ne peut pas accepter dans la gestion d’une commune. En effet, se trouvent regroupés, comme sous une loupe grossissante, tous vos errements. Je prends soin de préciser qu’il ne s’agit pas d’évoquer une malversation. Par contre, c’est vrai que dans l’approche de l’action publique, ce dossier est désolant.

 

Il est désolant à deux titres :

 

> La première raison, c’est la plus importante car on touche à l’humain.  Voilà des Auriolais, qui n’avaient rien demandé à personne. Ils avaient simplement le malheur d’habiter à un endroit où on avait décidé d’implanter des équipements sportifs. Pour cela il existe une procédure qui s’appelle l’expropriation.

 

Mais là, on ne leur a pas dit : « on va vous exproprier, on va acheter », on leur a dit qu’on leur collait une réservation au POS pour réaliser des équipements publics. Puis on leur a construit un stade à côté, avec toutes les nuisances de bruit qui vont avec. Je précise qu’il s’agissait de leur résidence principale.

 

Et puis, toujours pas d’expropriation, mais par contre toujours la réservation au POS. Pour le vendre, impossible pour ces propriétaires : personne ne veut acheter un terrain mis en réservation. On a  donc mis ces gens en suspension.

 

Alors ils a fallu qu’ils aillent au tribunal : ce n’est pas facile d’aller au tribunal contre une mairie, c’est le pot de fer contre le pot de terre. Mais ils ont osé et ils ont eu raison : ça s’appelle le droit. La mairie a été condamnée à acheter leur bien.

 

Et en toute fin de parcours, qu’apprennent ils ? On leur dit que sur leur terrain, tout compte fait, on ne voulait rien faire, et qu’on allait le revendre à un particulier.

Permettez moi de vous dire que cette démarche est inacceptable.

 

Expropriations à Auriol : des pratiques surprenantes ! [Intervention de Véronique Miquelly]> La deuxième raison qui motive mon intervention c’est celle de l’élue municipale. Vous dites dans la délibération « le tribunal a prononcé le transfert de propriété des parcelles appartenant aux époux Mamino au profit de la commune…… » 

 

Vous vous moquez du monde. La réalité c’est que le tribunal a condamné la ville d’Auriol à acheter cette propriété. De plus, la ville est condamnée « aux dépens », c’est marqué » dans le jugement, cela veut dire que les frais de justice sont à la charge de la commune !

Alors pourquoi ne pas présenter les choses telles qu’elles sont  vraiment?

 

Et puis enfin, arrive le temps de l’addition, comme à la fin du repas : une belle ardoise ! Cette brillante opération, quand on intègre les propriétés Streichemberger, Maunier et Mamino au final ça va nous faire une opération de plus de 2 millions d’euros, et sans compter les frais de justice.

 

Alors je sais que vous allez essayer de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, et de nous faire croire que vos erreurs sont en fait de grands gestes fondateurs pour l’avenir d’Auriol. Je conclurai simplement avec une phrase d’un grand poète libanais Khalil Gibran qui disait : « N’est-il pas étrange de vous voir défendre plus farouchement vos erreurs que vos valeurs ? ».

 

Je demande que cette intervention soit annexée au PV du conseil municipal.

 

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