Auriol – Budget 2010 : intervention de Véronique Miquelly


« ll ne nous est pas possible de voter pour un budget qui oppose d’une manière aussi flagrante les différentes composantes de la population de notre village.

 

Nous ne pouvons pas cautionner le matraquage fiscal systématique auquel vous vous livrez.

 

Nous ne pouvons pas accepter que vous montriez du doigt, comme vous le faites, les foyers Auriolais qui triment tous les jours pour être propriétaires de leur maison en les punissant d’une taxe foncière exorbitante.

 

Nous sommes effarés par le train de vie, les gaspillages et les frais de fonctionnement de la mairie, tout cela étant bien entendu payé par nos impôts.

 

Avec la meilleure volonté du monde, il nous est strictement impossible de cautionner un tel budget. »

Le budget, c’est l’acte majeur de notre conseil municipal. C’est le moment où nous définissons l’action de notre commune pour toute une année. C’est pourquoi je pense que nous devons poser les choses d’une manière très claire, avec des arguments précis et une présentation limpide.

J’ai beaucoup regretté la manière et les arguments extrêmement politiciens qui ont été employés par votre majorité lors du débat d’orientation budgétaire. Désormais, chaque délibération, chaque conseil municipal est pour vous prétexte à faire de la politique nationale et partisane. Cela semble désormais être devenu pour vous une constante obsession.

Le budget que vous nous présentez aujourd’hui est à l’image de la stratégie que vous avez renforcée en mars 2008. Vous mettez en œuvre une action qui oppose les Auriolais les uns aux autres. Comme je l’ai relevé dans l’examen du compte administratif, vous stigmatisez une partie de la population, que vous montrez du doigt.

Vous avez clairement opposé les 3300 foyers de notre commune qui possèdent un bien immobilier, aux autres Auriolais.

Pour moi, l’action municipale doit chercher à rassembler et à unir les Auriolais, plutôt que de chercher à les opposer comme vous le faites. Nous en avons eu un parfait exemple lors de la cérémonie des vœux, qui s’est transformée en véritable meeting politique au cours duquel, Mme le maire, vous avez appelé les habitants de notre commune à rentrer en résistance contre le gouvernement de la république française.

Il est bien loin le temps où vous écriviez en 2001 que vous ne souhaitiez vous intéresser qu’à l’intérêt communal, en dehors de toute considération partisane. Il est bien loin le temps où vous promettiez aux Auriolais de ne jamais faire de politique nationale et de ne vous occuper que d’Auriol.

Il est également bien loin le temps où vous écriviez que les taux d’imposition étaient largement supérieurs aux moyennes nationales et qu’il vous paraissait difficile d’augmenter plus la pression fiscale.

Si vous ne vous rappelez pas de vos écrits, j’en tiens une copie à votre disposition.

Car il est vrai que vous avez engagé à Auriol une véritable politique de matraquage fiscal. Il n’y a pas d’autres termes, il s’agit bel et bien d’une politique systématique de matraquage fiscal.

À Auriol, le niveau de la taxe d’habitation est supérieur de presque 40 % à la moyenne nationale ;

À Auriol, le niveau du foncier bâti est supérieur de 49 % à la moyenne nationale ;

Le foncier non bâti se retrouve taxé à presque 86 % au-dessus de la moyenne nationale.

Cela représente une pression fiscale qui est quasiment supérieure de 50 % à celle des communes de même taille qu’Auriol.

Les chiffres et les données que nous utilisons pour faire ces calculs sont ceux de vos propres budgets et de vos propres comptes administratifs. Ces chiffres sont donc définitifs, transmis aux services préfectoraux et incontestables.

On pourrait au moins espérer qu’avec une telle pression fiscale les comptes de la commune soient en équilibre. Eh bien, force est de constater que le budget communal est en déficit. Oh bien sûr, monsieur l’adjoint aux finances se sera chargé de toutes les opérations de cavalerie budgétaire pour que le budget ne soit pas présenté formellement en déséquilibre au Préfet.

Ceci étant, j’aimerais savoir si les subventions avec lesquelles le budget est équilibré sont bien définitivement acquises à la date d’aujourd’hui. Autrement dit, je demande formellement à l’occasion de ce conseil municipal à ce que vous me fournissiez la copie de toutes les lettres de notification des subventions prévues au bénéfice de la commune dans le cadre de ce budget de 2010. Car vous n’ignorez pas que le principe de sincérité budgétaire ne vous permet pas d’équilibrer votre budget avec des subventions qui ne seraient pas définitivement acquises au jour du conseil municipal.

Je vous demande donc de me dire si les subventions prévues au bénéfice de ce budget sont bien acquises et de me répondre par oui ou par non

Je demande également à ce qu’une copie des lettres de notification des subventions au bénéfice du budget de la commune me soit fournie pour les trois années précédentes, à savoir 2009, 2008, et 2007

En ce qui concerne l’équilibre du budget communal, je note que le résultat comptable du budget que vous nous présentez aujourd’hui est bel et bien en déficit, puisque la différence entre les recettes réelles de fonctionnement et les dépenses réelles de fonctionnement laissent apparaître un solde négatif de 224 892 euros, soit  -19 € par habitant

En 2008, donc avant le coup de bambou fiscal que vous nous avez asséné en 2009, le résultat comptable était déjà de -29 € par habitant, alors que la moyenne nationale des communes comparables à Auriol était de + 111 € par habitant.

Encore une fois, les chiffres budgétaires sont têtus : malgré l’augmentation des impôts en 2009, qui continue bien entendu à produire ses effets en 2010 ; malgré également une augmentation des bases imposables en 2010 qui va rapporter à la commune 119 000 € supplémentaires, l’équilibre budgétaire de la commune d’Auriol ne sera pas rétabli.

Il serait inutile, et surtout totalement faux, d’essayer de vous justifier, comme vous l’avez fait l’année dernière, en prétextant un quelconque désengagement de l’État. Afin de vérifier par moi-même, je me suis rapprochée des services de l’État afin de contrôler l’évolution des dotations qui sont attribuées à notre commune.

Les chiffres sont clairs, les dotations de l’État à la commune d’Auriol de 2001 à 2009 ont très précisément évolué +45,27 %.
La population de la commune a augmenté de 20 % sur cette période.
Par ailleurs, j’ai personnellement demandé à l’INSEE quelle avait été l’inflation entre 2001 et 2009. La réponse a été 16,7 %.

Donc, même en tenant compte de l’inflation et de l’augmentation de la population d’Auriol, l’évolution des dotations qui sont servies par l’État à notre commune reste nettement positive.

Il ne vous est donc pas possible de vous défausser de vos responsabilités sur l’État.

Par contre, ce que l’on peut constater c’est que le train de vie de la commune, lui, a explosé. Je vais prendre simplement quelques chiffres pour illustrer mon propos :

  • Depuis 2001, le budget « fêtes et cérémonies » a explosé de + 80 %. Cette année vous avez inscrit une somme supérieure à 137 000 € au budget « fêtes et cérémonies » ;
  • Les frais de télécommunications ont augmenté de 22 % depuis 2001, avec un pic tout à fait remarquable en 2008, on se demande bien pourquoi ;
  • La ligne budgétaire concernant les catalogues et imprimés a quant à elle augmenté de 45 % depuis 2001. Cela correspond certainement à votre revue en quadrichromie sur papier glacé « Auriol et vous »

Je voudrais à ce titre, solennellement, faire une remarque et je demande qu’elle soit entièrement reportée au procès-verbal. Le journal municipal n’est pas fait pour divertir ou pour distraire le lecteur, il est fait pour informer les habitants et les contribuables de la commune. Pour être bien informé, le contribuable Auriolais n’a pas besoin de payer des journaux municipaux luxueux en quatre couleurs qui encombrent les boîtes aux lettres. Les photos en noir et blanc et une revue plus modeste en deux couleurs sont largement suffisantes.

Pour limiter les dépenses médiatiques trop importantes, je demande donc que l’on arrête la réalisation des revues municipales luxueuses en quatre couleurs au profit d’un journal plus modeste avec des photos en noir et blanc.

Alors que votre majorité a imposé des efforts fiscaux considérables aux Auriolais, il me semble qu’un peu de modestie et de retenue dans les dépenses de communication serait plus que souhaitable.

En effet, quand je fais le compte de tout ce que vous avez dépensé en publications, fêtes et cérémonies et  frais téléphoniques depuis 2001, on arrive à une somme incroyable qui dépasse les 2 millions d’euros, précisément    2 172 081 €.   C’est énorme !

Quand on voit que vous avez prévu 87 000 € rien que de frais téléphoniques pour l’année 2010, on se dit que la mairie vit vraiment grand train.

Là aussi, beaucoup plus de modestie et de rigueur de gestion ferait certainement le plus grand bien au budget de notre village !

On voit bien aujourd’hui que nous sommes à 1000 lieues de vos promesses de 2001, je vous cite : « afin de redresser la situation des finances communales, il faut que les dépenses évoluent moins vite que les recettes ; cela passe avant tout par une maîtrise des dépenses de personnel. Toute embauche devra être limitée au strict minimum ».
Quand on sait que vous avez augmenté les dépenses de personnel de plus de 50 % depuis 2001, il y a de quoi se poser beaucoup de questions.

En conclusion, il ne nous est pas possible de voter pour un budget qui oppose d’une manière aussi flagrante les différentes composantes de la population de notre village.

Nous ne pouvons pas cautionner le matraquage fiscal systématique auquel vous vous livrez.

Nous ne pouvons pas accepter que vous montriez du doigt, comme vous le faites, les foyers Auriolais qui triment tous les jours pour être propriétaires de leur maison en les punissant d’une taxe foncière exorbitante.

Nous sommes effarés par le train de vie, les gaspillages et les frais de fonctionnement de la mairie, tout cela étant bien entendu payé par nos impôts.

Avec la meilleure volonté du monde, il nous est strictement impossible de cautionner un tel budget.

vignette BP 2010

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